Quel futur pour les emballages papier et carton ?
Selon la conférence de APP et Smithers Pira, le luxe notamment devrait jouer un rôle majeur dans la croissance du secteur au niveau mondial.
Le
groupe papetier indonésien, Asia Pulp & Paper (APP), organisait avec
l'agence conseil spécialisée dans l'emballage, le papier et l'impression
Smithers Pira, un débat consacré au futur des produits d'emballages à base de
papier, le 2 juin dernier lors du salon de la Drupa 2016 en Allemagne. Les
différents intervenants ont partagé leurs points de vue sur les facteurs
déterminants de la croissance future des emballages.
Le luxe, le facteur majeur de la croissance du secteur
Tous les intervenants sont d'accord sur le fait que le marché du luxe devrait être un axe majeur de la croissance de l'industrie de l'emballage avec croissance estimée à 19 % en valeur jusqu'en 2019.
Les marchés du luxe dans les régions Asie-Pacifique et Amérique Centrale-Amérique du Sud devraient croître respectivement de l'ordre de 6 et 9 % par année. Pour les marchés établis et matures d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord, la croissance annuelle devrait s'établir à 3 %, principalement portée par les secteurs de l'emballage personnalisé et des boissons alcoolisées premium.
Les exigences particulières du luxe
Pour
Liz Wilks, responsable développement durable Europe d'APP, souligne également
que ce marché du luxe demande une approche durable et éco-responsable de
l'emballage.
"Nous constatons aujourd'hui dans le
secteur de l'emballage de luxe une augmentation significative de la demande en
papier et en carton, qui est commandée par une multitude de facteurs et
exigences, à commencer par l'apparence visuelle ou la consistance,
l'adaptabilité à une large variété de techniques d'impression, jusqu'à ses
caractéristiques en matière de développement durable".
L'emballage personnalisé à grande échelle
Liz
Wilks souligne aussi que le rôle des technologies d'impression numérique
dans l'apparition de nouvelles gammes d'applications comme les
emballages personnalisés, en petites, moyennes, mais aussi longues
séries. "Cela pourrait permettre
de transformer l'emballage personnalisé, comme Coca-Cola l'a récemment
expérimenté, d'un marketing publicitaire de niche à un marketing publicitaire
grand public".
Des emballages pour gagner du temps
Selon
elle, l'autre grand moteur de la demande actuelle, notamment dans la
région Asie-Pacifique, est la demande en emballages alimentaires pratiques
et faciles d'utilisation. Elle s'explique : "Nous pourrions avoir plus de 9 milliards de consommateurs
sur la planète d'ici 2050, et de plus en plus de personnes vivront en
agglomération, avec peu de temps libre disponible, en recherche de précieux
gains de temps. Cela va entraîner une demande accrue en matière de restauration
hors domicile aussi bien que d'emballages pour une consommation nomade.
Les marques les plus perspicaces devraient dès lors s'engager dans les années
qui viennent à investir ces marchés afin de s'y imposer durablement".
Le papier et le plastique devraient être complémentaires
Dominic
Cakebread, consultant en emballage pour l'agence Smithers Pira, estime, pour sa
part, que l'un des axes de croissance stratégique pour les prochaines années
pourrait être l'amélioration de la collaboration entre les"adversaires traditionnels" des
industries. L'innovation sera nécessaire et passera notamment par "une meilleure collaboration entre les
industries du papier et du plastique (...) car il existe de nombreuses
situations dans lesquelles les deux matériaux pourraient se compléter et
s'associer".
Les revêtements biodégradables, une piste à exploiter
Pour
Michael Tobin, directeur général de W Hinderer, entreprise allemande
spécialisée dans la distribution de papiers et d'emballages, l'industrie
répondra à la demande d'emballages plus durables en optimisant l'utilisation de
revêtements biodégradables. "Alors
que les couches de polyéthylène sont valorisables durant leur recyclage, les consommateurs redoutent toujours que les matériaux
soient envoyés directement à la décharge, explique-t-il. Il y a là, à mon sens, une grande opportunité pour
l’industrie de commencer à étudier de quelle manière les revêtements
biodégradables, en complément du polyéthylène, pourraient permettre de
satisfaire les attentes des consommateurs".